Laetitia Lhermite, d’ingénieure des étoiles à photographe de vie
23 juillet 2020
Laëtitia Lallement

Picarde d’origine, Laetitia suit de brillantes études pour devenir ingénieure, spécialité aérospatiale, dans une grande école à Paris. Elle est embauchée chez EADS une fois le diplôme obtenu, mais sent bien que quelque chose d’autre l’appelle. Rencontre avec une femme inspirée et créative, qui s’est lancée avec enthousiasme dans l’aventure de l’entreprenariat.

« Je savais que je ne terminerais pas ma carrière dans ce domaine, mais je ne voyais pas quelle serait la suite. » Pendant dix ans, Laetitia Lhermite mène une carrière de cadre épanouie au sein d’EADS, une filiale d’Airbus. Les projets s’enchaînent. Elle gère les équipes, les plannings, justifie les actions auprès de sa direction. Les responsabilités augmentent, le salaire aussi. L’ingénieure gravit tranquillement les échelons de l’entreprise. Pourtant, même si tout sourit à la jeune femme, elle commence à se poser des questions sur l’utilité de son travail et voit bien que l’envie se perd. Les questionnements commencent : « De quoi ai-je besoin pour être bien dans mon quotidien ? »

Un accélérateur de reconversion

Laetitia  s’inscrit alors à une formation pour apprendre la photographie. Elle possède un appareil photo Reflex et veut maîtriser toutes ses fonctions. C’est à ce moment que la magie opère : « Je me suis rendu compte que ça me faisait beaucoup de bien et que je prenais un grand plaisir à la photographie. Je produisais des choses intéressantes. » En novembre 2015, quelques mois après le début de son apprentissage photo, les attentats du Bataclan frappent le pays. C’est le déclencheur pour Laetitia, alors âgée de 36 ans, et le déclic quant à l’importance du sens qu’elle veut donner à sa vie : ce sera la photographie. Elle vend son appartement parisien rapidement, réussit à négocier son départ de l’entreprise : « Quand tout est aligné et qu’on te pousse dans le dos, il faut y aller. » L’année suivante, elle vient s’installer à Metz rejoindre l’amour de sa vie et se lance dans la grande aventure de l’entreprenariat.

L’importance de la photo de famille

Petite, Laetitia adorait feuilleter les albums de photos : « La photo de famille a toujours eu beaucoup d’importance pour moi. C’est ce que je veux développer avec ma société. » Le concept de la photographe est d’être là pour accompagner les personnes dans leur environnement quotidien, au cours des événements de leur histoire familiale. « Je suis une photographe de vie ! », comme se définit la jeune quarantenaire. Hors de question pour elle de faire venir les clients en studio : « Je n’aime pas imposer aux gens les postures qu’ils doivent adopter. D’autres confrères le font mieux que moi. » Ce qui anime Laetitia, c’est de documenter la vie de ses clients. Elle veut être présente dans les grands moments (mariage, baptême, événement de carrière, etc.) comme les petits (un week-end à la campagne, les vacances). « Quand on fait un gâteau au chocolat le dimanche, il y a rarement quelqu’un qui immortalise ce moment partagé. Je veux pouvoir transmettre ça à mes clients. » L’idée est de proposer quelque chose de différent, de plus naturel, en créant un lien sincère sur le long terme avec les familles et en suivant leur évolution. En parallèle, elle dispense également des formations en entreprise ou via divers ateliers.

Une reconversion épanouie

À 41 ans aujourd’hui, Laëtitia a le recul nécessaire pour dresser un bilan de sa reconversion. Elle ne regrette absolument pas son choix : « J’avais perdu le sens des missions au sein de l’entreprise. Je pense que j’étais suffisamment mûre personnellement et professionnellement pour oser passer à autre chose. » Même si la période actuelle est incertaine et compliquée, la photographe se sent pleinement épanouie dans cette posture, un projet qu’elle a mené avec cœur. « J’ai fait le point. J’avais le choix entre m’enliser dans une situation qui ne me convenait plus du tout ou me lancer dans quelque chose où j’allais être bien tous les jours. Le bilan est vite fait, même si le processus pour lire le résultat peut prendre du temps. » Elle conclut avec ce conseil : « L’astuce est de se faire confiance. D’être lucide sur ses points forts et surtout ses faiblesses. De vouloir trouver des solutions pour s’améliorer. Osez ! Il n’est jamais trop tard pour se découvrir. »

La force du réseau

Le réseau EST’elles Executive a permis à Laetitia de rencontrer de nouvelles personnes à son arrivée à Metz à l’occasion d’activités variées. « Il ne faut pas s’inscrire en cherchant un retour sur investissement. Il est nécessaire d’établir un climat de confiance, et seulement après, les choses peuvent se débloquer. » Laetitia participe activement à l’association en tant que co-pilote de l’antenne de Metz.

écrit par Laëtitia Lallement